lundi 10 juin 2013

DEBAT PUBLIC/ CA SE DURCIT !

La réunion publique de Bar le Duc est reportée au  lundi 17 juin



REPUBLICAIN LORRAIN - 07/06/2013
ENVIRONNEMENT enfouissement des déchets nucléaires
Bure : les réunions publiques auront lieu coûte que coûte    
La Commission du débat public a engagé, hier, le bras de fer avec les opposants au projet Cigéo. Elle tient à ce que les treize réunions restantes aient lieu. En proposant des aménagements. Et en utilisant la force s’il le faut.

« Il faut que les réunions publiques aient lieu. » Voilà le message qu’ont martelé, hier à Bar-le-Duc, les membres de la Commission nationale du débat public (CNDP), au sortir d’une réunion de crise qui rassemblait toutes les forces vives concernées par le débat sur Cigéo, ce centre d’enfouissement des déchets nucléaires prévu pour 2025 en Meuse et Haute-Marne. « Il y avait des élus, des organisations professionnelles ou syndicales, une association d’opposants. Ces gens-là ont une légitimité et demandent à ce que ce débat se tienne », a détaillé Claude Bernet, qui préside la Commission particulière sur Cigéo. « Ce débat, c’est une trêve, un moment sacré en démocrati e. Nous devons pouvoir recueillir d’autres expressions que celles reçues par internet », ont ajouté Jacques Archimbaud et Laurence Monnoyer-Smith, vice-présidents de la CNDP.

Là où le bât blesse, c’est que les autres associations – les plus radicalement opposées à ce débat – avaient décliné l’invitation à la conciliation d’hier. Après avoir obtenu l’annulation de la première réunion le 23 mai à Bure et le report des deux suivantes, elles restent sur la même ligne de conduite et continuent à appeler au boycott actif. À commencer par la prochaine réunion publique, programmée finalement lundi 17 juin à Bar-le-Duc. Elle s’annonce particulièrement chaude. Pour la simple et bonne raison que les organisateurs déclarent vouloir passer par la force si besoin. « Nous prendrons les moyens nécessaires pour que les personnes qui ont l’intention de la perturber ne puissent pas le faire. Nous les inviterons à sortir et appelons les personnes qui soutiennent ce débat à nous aider à le mener », préviennent les membres de la CNDP. Autant dire que l’accueil s’annonce musclé.
De nouvelles règles

Un durcissement de ton facile à expliquer. L’enjeu va bien au-delà de Cigéo. Il s’agit de sauver le soldat « débat public ». « S’il n’avait pas lieu, on irait vers des blocages institutionnels très graves sachant que les débats qui nous attendent par la suite porteront sur les OGM ou le gaz de schiste. On ne peut pas se replier sur une gouvernance où le citoyen n’a plus la parole », a souligné la CNDP.

Pour y parvenir, hormis la force, la Commission propose diverses mesures. L’ordre de parole des réunions sera revu, priorité étant donnée à l’expression du public. Autre souhait : faire intervenir à la tribune des experts contradictoires et pas uniquement le porteur de projet, l’Andra (Agence de gestion des déchets nucléaires). Les réunions seront aussi retransmises en direct sur le site internet du débat. Il est également question d’expérimenter « des formes nouvelles d’écoute », en organisant notamment, en plus des treize réunions qui restent à tenir, une ribambelle de petites rencontres locales. La CNDP se dit enfin prête à reconsidérer le calendrier pour réussir à instaurer ce dialogue avec le public. Elle a enfin tenu à rappeler l’importance de ce débat que les opposants disent truqué : « La décision politique finale n’est pas acquise. Y aura-t-il un Cigéo ou pas ? La question reste ouverte. »
Philippe MARQUE.

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